À la périphérie du quartier, le terrain vague est comme un no man's land entre urbanisation et paysage rural. C'est un grand terrain poussiéreux, avec des carcasses de voitures, des déchets métalliques. Si de jour, on y passe rapidement, la nuit il s'y trame d'autres choses. De vieilles légendes tournent autour de ce terrain vague.

Tout de bois, le bistrot est dans un angle de rue. Il est chaleureux, toujours plein à craquer. La marmaille côtoie les vieux qui jouent au tiercé. On y regarde des matchs de foot en buvant des bières, on y fête de maigres évènements et on y noie les chagrins de l'existence.

Le supermarché, avec son parking où il n'y a jamais de place, ses caddies où les pièces restent toujours coincées dedans, ses mamies qui causent des heures avec la caissière et qui embêtent le monde mais on ne dit jamais rien, car ce sont des mamies.

Les immeubles ici sont rares et quand il y en a, ils sont très petits. Il y a surtout des maisons, des maisons de toutes tailles et tout budget. Le quartier est de la ville est très animé et sans aucun doute le plus hétérogène. Toutes les classes sociales s'y côtoient avec plus ou moins de facilité.

Les murs croulent de mots couchés sur le papier. Des piles de bouquins s'entassent ça et là telles des tours de Pise contemporaines. L'odeur de bois et de poussière flottent dans les esprits et les cœurs. La librairie est comme au-delà du temps.