City of Stars (Érèbe)

City of stars

Il y avait en cette nuit étoilée, le son des conversations frémissantes qui dégageait des paillettes de bonheur. Ces dernières atteignant les êtres aux alentour, se fondaient en eux agréablement comme des rires contagieux.
Il y avait cette odeur de début de soirée, des fish and chips mangés et de ce rêve d’éternité qui émanait des têtes singulières. Le crépuscule resplendissait de mille feux à l’opposé des journées diluviennes de fin d’hiver qui pesaient sur les esprits.
Il y a ce frémissement des chairs qui laisse tomber leurs tourments quotidiens accueillant pour quelques heures le rêve, les délices de l’existence.

Échapper à la réalité, trouver la vérité dans la beauté de l’imaginaire…

Alors que des constellations pointaient le bout de leur nez pour exposer leur splendeur, les humains eux brillaient de leurs gaités éphémères et de leur candeur espiègle. Cette lumière vive aveuglait les pupilles chocolatées de Refka, elle, embrassant l’espace remplie de ces humains, justement, dont elle ne voyait que les têtes chevelues. Ils n’étaient qu’une ligne mouvante, des dominos sur le point de s’écrouler pour accéder aux nuages, à la beauté, aux illusions. Elle avançait comme les autres vers cet eden éphémère emportée dans le même tourbillon d’espoir de laisser envoler ses angoisses. Car ce soir, elle n’allait plus se divertir avec son amie la solitude mais avec un être bien vivant, un ami. Elle tire le rideaux de ses yeux. Paupières closes, elle aspire des bouffées d'instant présent, cet instant d’attente, d’excitation avant que le rideau s'ouvre et que le spectacle commence.

(c) AMIANTE

une pluie mélancolique d'étincelles usées, de rires ténus et de mains enlacées, promesse de bonheur perdurant dans les siècles. un feu d'artifice d'exclamations, d'explosions d'embrassades. domino interminable de soirées où l'on aime se détendre.
écoute les gens, écoute leurs plaintes, et glisse toi entre. je m'approche de refka, elle est simplette au milieu de la houle humaine. mais elle est resplendissante, et dans l'instant, son sourire m'éblouit.
refka, tu es divine ce soir.
je lui glisse un baiser sur la main, comme à l'époque des monarques. on se regarde, et sous l'or des arbres, on se sourit.
allons-y, avant que le premier acte ne commence.
et puis, on entre, et on s'assoit. les sièges sont rouge, petit cinéma de ville. il n'y a pas un monde fou comparé à la foule de dehors, mais cela suffit.
et puis, on est en avance.
la cité des étoiles, hein ?
refka est merveilleuse.
refka est une poétesse.
refka m'offre une place de cinéma à ses côtés.

City of stars

La lumière des néons s’infiltre dans les yeux de Refka révélant Érèbe qui émerge de la plèbe. Il se dirige vers le petite créature qui sourit l’air béa, trop heureuse de pouvoir partager cette soirée avec son roi. Fébrile, elle n’as qu’une hâte : nager dans la bouillie de la douce folie avec lui. Dans le miroir des pupilles de son amie, elle y discerne une jeune fille scintillante. Elle ? Lumineuse ? Elle qui dans les couloir du lycée semble passer telle une ombre, tel un fantôme effleurant souvent ses camarades mécontent la dédaignant, la négligeant. Aujourd’hui elle brille et se sent presque gênée d’être la vedette du soir. Sa main aux doigts allongés et fin est saisit par le jeune homme qui y dépose un baisé de volupté.
Refka, tu es divine ce soir
Du rouge pousse sur ses joues. Une vraie prairie de Coquelicot. Les compliments sont semeurs d’arc-en-ciel d’humeurs et de sensations. Ses lèvres désirent souffler sur la braise encore chaude un remerciement mais rien ne s’échappe. Le regard suffit à partager ce feux de l’amitié et de la joie.
allons-y, avant que le premier acte ne commence.
À vous l'honneur messire !
Et puis les voilà déjà assis sur le velour de leur siège où ils paraissent flamboyer dans ce ciel de rêveurs…
La cité des étoiles, hein ?
La cité des songes égarés
Ça y’est, Ils viennent de décrocher la lune et les étoiles qu’ils serrent dans la paume de leur main. Ils voyagent sur la voie lactée avec aisance. Leurs deux âmes ne font qu’une pour quelques instants, valsant aux rythme de leur coeur. Les lumières s’éteignent peu à peu et l’écran s’éclaire. Le regard de Refka rejoint celui d'Érèbe dans la pénombre où se dessinent deux sourires.
Un
deux
trois
Près à décoller de la réalité ?

(c) AMIANTE

il faut aimer le temps. cette mèche de cheveu rebelle coincée derrière l'oreille, cette bar et te prête à tomber. un parapluie retourné et son propriétaire bougon. leur apporter compassion. quand on regarde autour de nous, on voit par exemple cette femme, elle est imposante, plantée sur ses deux pieds, elle parle comme un charretier. elle plante deux grosses bises sonores sur le joues d'un homme jouflu qui aimerait plutôt regarder la donzelle juste à côté. elle dessine tout en vérifiant si le film n'a pas commencé. oui, cet endroit est bien la cité des songes égarés, mais aussi des inconnus perdus.
refka elle aussi je crois, observe les gens, en fait, entre nous, le silence tient lieu d'une discussion egagée. on communique par regards, et puis quand un truc nous esclaffe, on le montre à l'un et à l'autre. j'aime beaucoup refka, elle a tellement de joie avec elle. elle la garde comme un trésor et dès qu'elle le veut, elle la laisse courir.
moi je la perçois comme ça, et telle est la preuve au cinéma.
on sera sur des montages russes ou dans une grande roue, quand on arrivera en haut, on pourra dire qu'on a de la chance d'être ici.
le plafond s'assombrit et les lumières s'éteignent.
au fait, je ne sais toujours pas ce qu'on va voir !
tant pis, ça promet déjà.

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