deux, trois éclairs (blanche)

perchée sur la grande étendue bleue,
de grands verres fumés couvrant ses yeux,
une clope en fin de vie brûlant ses poumons,
perchée sur ses douces lèvres vermillon.

dans le ciel, loin d'elle, des nuages.
des nuages blancs, d'autres un peu moins.
et l'eau, miroitant tel un mirage,
caresse les rochers de ses immenses mains.

aura se tait, le bruit des vagues est puissant.
comme sous hypnose, elle se sent légère.
le vent la frappe si fort; y a-t-il du sang ?
tout est si frais, tout est si clair.

puis sans l'avertir, le ciel se brouille.
les nuages se poussent, deviennent gris.
puis brusquement, le ciel mouille.
au son des vagues se joint la pluie.

sa clope s'éteint, elle tombe au sol,
la cendre se perd dans l'herbe molle.
elle baisse les yeux et tourne la tête;
une silhouette vient, à quelques mètres.

“ blanche. ”

c'est drôle; blanche est là, les nuages gris.
aura attend, entend le tonnerre.
c'est drôle; blanche est là et aura aussi.
aura entend, attend la tempête.