Romeo LivingstoneQUARTIER : Sud ACTIVITÉ : En train de perdre son temps, défoncé, sur les bancs de l'université PRÉNOM : Estelle/Silver AVATAR : Matthew Daddario CRÉDITS : Ilyria Messages : 4
| Sujet: I always thought that I would be okay Mer 1 Fév - 22:13 | |
| Romeo Livingstone 25 ans, étudiant, sud
I'm just a would've been, could've been, should've been, never was and never ever will be
Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi j'écris aujourd'hui, je n'ai pas la moindre idée de combien de temps ça fait que je n'ai pas écrit quoique ce soit à vrai dire, ni d'où me vient cette idée là...C'est juste....une question qui est venu de nul part, sans raison particulière et qui a commencé à m'obséder, le genre de question qui ne me laissera pas en paix tant que je n'y aurais pas répondu. Alors, qu'est-ce que je me dirais si je me retrouvais face à moi-même, quelques années en arrière ? Qu'est-ce que je me dirais si je pouvais réécrire l'histoire, qu'est-ce que je voudrais essayer de changer ?
Bien sûr, la réponse que tout le monde attend, la réponse la plus classique ce serait de dire que je ne changerais rien, que je laisserais tout écrit de la même manière parce que mes erreurs, tes erreurs, nos erreurs nous ont forgées, et est-ce que c'est faux en soi ? Probablement pas. Mais si j'avais l'occasion de recommencer, crois-moi, j'effacerais pourtant tout, tout à partir du soir de tes 18 ans...Et là, tu es en train de te demander ce que tu as fait de si terrible ce soir là, en quoi ça a pu influencer ton avenir, là tu es en train de te demander comment tu as tout pu foutre en l'air à ce point et devenir moi. Pas la peine de le nier je sais comment tu me regarderais, comment tu regarderais les traces laissées par les seringues sur mes bras, les cernes sous mes yeux et les bleus sur mes mains, je le sais parce que je suis toi, et moi aussi à une époque les types comme moi, les camés, je les regardais comme les pires déchets de l'humanité.
Tu vois, tu as toujours cru que tout n'était qu'une question de choix, tu as toujours vu la vie comme une sorte de jeu de rôle grandeur nature, où chaque parole, chaque décision modifie le chemin, tu as même toujours cru aux univers parallèles où une version de toi fait l'autre choix. Alors voilà, tu as 18 ans, on est le 5 juillet 2009, c'est le jour de ton anniversaire, le jour des résultats des examens aussi et tu n'as jamais été aussi heureux de ta vie, pas que tu aies été malheureux avant pour autant, tu fais partie de cette élite, des jeunes qui sont nés avec une cuillère en or dans la bouche, tout t'as toujours été dû, tu n'as jamais manqué de rien, profité de tout, et tu as toujours réussi, une fois encore tu le démontrais d'ailleurs, avec une mention très bien. Tout le monde te félicitait, l'argent, les chèques s'entassaient, et tu étais heureux, tu en avais presque le vertige, tu ne pensais pas qu'un jour tu puisses te sentir aussi bien, et c'est là que tout a basculé pourtant. Peut être que c'est le sentiment de puissance, d'invulnérabilité, celui d'être le maître du monde ou alors le vertige face aux sommes que tu avais reçues, face à tous les zéro alignés, mais d'un coup tu as décidé, que tu allais faire un truc fou une fois dans ta vie, tu as pris l'argent, celui reçu et celui économisé sur ton compte, tout en liquide pour ne pas laisser de traces et tu as décidé de tout plaquer, de quitter l'Italie sans laisser un mot à qui que ce soit. Tu savais qu'en revenant ensuite tu allais te faire engueuler mais tu avais envie de vivre quelque chose de passionnant, de te sentir vivant, tu avais envie de te prendre pour un héro de film juste un instant, tu avais envie d'avoir une histoire à raconter à tes enfants et pendant un temps tu as eu ce que tu voulais, tu as voyagé dans toute l'Europe, tu écrivais tout ce que tu vivais et parfois je relis tes mots, t'étais tellement innocent, t'étais qu'un gamin parti à l'aventure, un gosse qui a rêvé trop grand.
Les semaines ont passées, ton argent s'envolait mais tu ne faisais attention à rien, tu t'en fichais à vrai dire, tu ne savais pas ce que c'était d'économiser, de budgétiser, c'était des mots complètement inconnus à ton vocabulaire...A partir de là tout le monde se doute de ce qu'il s'est passé pour toi, la plupart des gens pourraient arrêter de lire ici mais je sais que toi tu ne comprends pas, que tu ne vois pas où je veux en venir alors je vais te dire les choses telles qu'elles sont, telles qu'elles étaient.
Tu es arrivé à court d'argent Romeo. Tu étais quelque part en Angleterre à ce moment là, et quand tu as regardé dans ton porte monnaie pour payer une chambre d'hôtel tu es tombé nez à nez avec quelques pauvres pièces cuivrées abandonnées, bien sûr tu aurais pu appeler tes parents à ce moment là mais tu as eu peur, tu as paniqué parce que tu comprenais enfin l'ampleur de ce que tu avais fait, tu avais peur des représailles, peur des engueulades, peur de retourner affronter la réalité au pays, alors tu n'as rien dit, tu n'as rien fait.
Tu as dormi dans la rue cette nuit là, et plusieurs autres encore, je ne vais pas tout détailler, je ne peux pas tout te détailler, mais tu as rencontré des personnes que tu aurais mieux fait d'éviter, tu les as suivies parce que tu n'avais nul part où aller, que tu avais peur, faim,froid, que tu n'étais jamais qu'un gamin effrayé qui voyait son rêve se transformer en cauchemar sous ses yeux. Ils t'ont expliqué que pour un gosse comme toi dans la rue c'était le deal ou la prostitution, tu n'avais pas le choix si tu voulais un peu d'argent, si tu ne voulais pas mourir. C'était peut être la première fois que tu entendais ces mots dans la réalité, c'était peut être aussi la première fois que tu prenais conscience de ta propre mortalité. Tu as choisi le deal parce que la perspective de mains étrangères sur ton corps, la perspective de coucher avec des pervers te donnait la nausée, puis tu voulais garder un peu du contrôle qu'on t'arrachait aussi, tu te disais que tu allais juste dealer un peu, tu t'es promis que tu ne toucherais à rien et que tout irait bien.
Tu te rappelles à quel point on a toujours été nuls pour tenir nos promesses ? A quel point chaque fois qu'on disait « je te promets » c'était pour faire pire après ? J'aurais aimé te dire que cette fois ça a été différent mais non tu as commencé par quelques joints rien de bien méchant, puis quelques pilules par ci par là, et puis de fil en aiguille -c'est drôle d'utiliser cette image là tu trouves pas ?- tu as fini par balancer ce que tu gagnais pour te droguer en retour, tu as fini par vraiment perdre le contact avec la réalité, de squat en squat, seringues en seringues, tu t'es perdu dans les rues. Je ne peux rien te dire de ces années là, tu ne faisais rien d'autre que de te défoncer sans t'arrêter, parfois quand la drogue ne suffisait pas tu allais te perdre dans des bras, dans des draps, c'est tout, c'est rien, tu as laissé filer les années, ta jeunesse entre tes doigts sans comprendre pourquoi et, le jour de tes 25 ans, sept ans jour pour jour après ta fuite, tu as décidé de regarder en arrière, tu as pris du recul et tu as vraiment vu, le champ de batailles, les ruines qu'étaient ta vie. Tu avais tout eu, toutes les opportunités du monde et tu avais tout gâché mais, et tu ne sais pas d'où la force t'es venue, d'où cette voix a parlé mais tu as décidé qu'il n'était pas encore trop tard alors tu as poussé la porte d'une université. Tu t'es inscrit dans la première filière que tu voyais, tu as obtenu un logement, une bourse, c'était peut être ton premier pas pour essayer de te sortir de là. Et je peux t'assurer que depuis tu essaies, que tu t'accroches, que tu es même quelqu'un d'apprécié, que tes notes ne laissent pas à désirer, mais quand tu rentres chez toi à la fin de la journée, tu as toujours besoin de ta dose, quand le manque est présent même juste quelques instants tu as encore besoin de frapper les murs et de te faire du mal pour oublier, tu es toujours un paumé, tu as toujours tes regrets, tu as toujours envie d'appeler tes parents et de t'excuser, tu vas en avoir pour encore des années avant de t'en tirer. Alors si tu me lis bien, toi gamin que j'ai été, ne fais pas comme moi, ne suis pas ma voie, le 5 juillet 2009, reste chez toi.
Estelle / Silver / 22 ans / Matthew Daddario /
Dernière édition par Romeo Livingstone le Ven 3 Fév - 22:22, édité 1 fois |
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Gino SalvaticiQUARTIER : OUEST PRÉNOM : NEPTUNIUM 237 AVATAR : ELIAS CRÉDITS : SOHA Messages : 594
| Sujet: Re: I always thought that I would be okay Jeu 2 Fév - 15:56 | |
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Gino SalvaticiQUARTIER : OUEST PRÉNOM : NEPTUNIUM 237 AVATAR : ELIAS CRÉDITS : SOHA Messages : 594
| Sujet: Re: I always thought that I would be okay Sam 4 Fév - 14:11 | |
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